FORUM
«QUI GOUVERNE INTERNET ?»
Emploi : «Le numérique peut aussi s’allier à un
but social»
Pour Estelle Barthélémy, à la tête de Mozaïk RH, le digital est non
seulement créateur d'emploi, mais permet aussi de mieux recruter. Tribune.
Samedi 21 mai, Libération
organisait le Forum «Qui
gouverne Internet ?», une journée pour débattre de
la souveraineté à l’ère numérique. Estelle Barthélémy, directrice générale adjointe de
Mozaïque RH, participera à la table ronde «Numérique : une
autre conception du travail ?».
Le numérique est un mot qui fait rêver ou qui fait
peur. Parfois synonyme de start-up en vogue, de méthodologies de travail qui
bousculent, de beaux mots ou de gros mots.
Le numérique offre des boulevards de croissance (5,5%
du PIB en 2014) et d’emploi (1,5 million d’emplois en France liés directement
ou indirectement au numérique) mais il peut aussi nourrir en son sein un
monstre sans contours qui reproduit les déséquilibres, les antagonismes et les
discriminations classiques du marché du travail.
Le digital : une opportunité pour les diplômés
Quel espoir le numérique peut-il apporter pour toute
une partie de la population française, diplômée et formée et pourtant mise de
côté 4 à 5 fois plus souvent alors même que de nombreuses offres d’emploi
restent à pourvoir ?
Big data, start-up du digital,
applications mobiles, l’ensemble de ces innovations représentent une formidable
opportunité pour les talents où qu’ils soient. D’ailleurs l’outil numérique
permet de dépasser les frontières géographiques, sociales ou culturelles et faire
la part belle à la diversité, synonyme de créativité et in fine d’innovation.
Chercher les talents là où les entreprises classiques ne vont pas spontanément,
confronter les idées, découvrir autrui pour créer ensemble les solutions de
demain : l’entreprise du XXIe siècle sera diverse ou ne sera pas.
Le numérique au service de l’emploi social
Des initiatives existent déjà. De nouvelles applications RH voient le jour,
avec pour but de faciliter le travail des entreprises dans l’identification de
compétences. Les lignes bougent également du côté des cabinets en stratégie
comme Tenzing qui souhaite ajouter Rick Rut en complément des étapes de sélections
habituelles. Le but : recruter les meilleurs consultants sur la base de
leurs compétences et non plus uniquement sur le nom de leur école.
Le numérique peut aussi s’allier à
un but social. C’est le pari de Paul Duan, Fondateur de l’ONG Bayes Impact
basée à la Silicon Valley. Il a signé une convention avec Pôle emploi qui lui a
remis 10 ans d’historique de données afin de concevoir un assistant intelligent
qui sera capable de proposer à tout moment et ce en corrélant un ensemble de
data (profil du demandeur d’emploi, informations sur le marché de l’emploi en
temps réel etc..) le meilleur plan d’attaque pour le demandeur d’emploi le
tout gratuitement et en libre-service. Il s’agira d’une plate-forme aussi
intuitive que Google. C’est aussi le cas de Samira Seltani qui a lancé Trust & Try job dont le but est de favoriser
le recrutement des profils autodidactes et atypiques. Le site propose une
alternative au CV en utilisant la puissance de la technologie pour
métamorphoser le recrutement.
Le numérique, a déjà entamé sa révolution, et devra
rimer avec inclusion économique pour transformer en profondeur, les pratiques,
les objectifs et les paradigmes du XXIe siècle.
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