Embouteillages ou trafic aérien : rien ne doit perturber la
concentration des 630 000 lycéens de Corée du Sud qui passent leurs
examens d’entrée à l’université, ce jeudi 12 novembre.
Pour préserver leurs
oreilles, le ministère des transports a précisé que 69 vols
ont dû être reprogrammés et
que quatre vols intérieurs ont carrément été annulés pour la journée. Tous les
vols à l’arrivée ont par ailleurs pour consigne de maintenir une
altitude supérieure à 3 000 mètres et d’attendre l’autorisation
d’amorcer leur descente. Enfin, concernant les airs, une suspension pendant
trente-cinq minutes des décollages et atterrissages concernant tous les
aéroports a été décidée, lors de la principale épreuve de compréhension orale
en langue.
Le rythme urbain a
également été modifié. Toutes les administrations, les principaux commerces et
la Bourse ont
ouvert une heure plus tard pour limiter les
embouteillages et permettre aux élèves
d’arriver à l’heure aux examens, qui ont commencé à 8 h 40. Les
malchanceux néanmoins coincés dans la circulation pouvaient appeler le 112 pour recevoir l’aide des voitures et
motards de la police.
Pancartes d’encouragements
La pression qui pèse
sur ces lycéens est à la hauteur des espoirs de leurs familles respectives.
Leurs parents dépensent souvent une fortune afin de lespréparer au mieux à
ces examens qui peuvent leur ouvrir les portes des
plus prestigieux campus. Selon des chiffres du ministère de
l’éducation, les Sud-Coréens ont dépensé 19 000 milliards de wons
(15 milliards d’euros) en 2013 en leçons particulières et cours du
soir pour leurs enfants, soit l’équivalent de 1,5 % du PIB du pays.
Une fois dispensés les
ultimes conseils, de nombreux parents se précipitaient vers les églises et
temples les plus proches pour invoquer une
intervention divine. Et des enfants brandissaient des pancartes
d’encouragements à destination de leurs aînés à l’extérieur d’un centre d’examen
de Séoul.
Chaque année, ces
examens relancent le débat sur l’obsession sud-coréenne pour la réussite
scolaire, les avantages et les inconvénients d’un système éducatif souvent
considéré à l’étranger comme un modèle de méritocratie. Si la concurrence
effrénée génère l’excellence, comme en témoignent les résultats desuniversités sud-coréennes
dans les classements internationaux, elle engendre aussi des résultats beaucoup
moins glorieux, comme un taux élevé de dépressions et de suicides.
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