jeudi 18 mai 2017

LE TEMPS DES EXAMENS

 Le Monde.fr
Embouteillages ou trafic aérien : rien ne doit perturber la concentration des 630 000 lycéens de Corée du Sud qui passent leurs examens d’entrée à l’université, ce jeudi 12 novembre.
Pour préserver leurs oreilles, le ministère des transports a précisé que 69 vols ont dû être reprogrammés et que quatre vols intérieurs ont carrément été annulés pour la journée. Tous les vols à l’arrivée ont par ailleurs pour consigne de maintenir une altitude supérieure à 3 000 mètres et d’attendre l’autorisation d’amorcer leur descente. Enfin, concernant les airs, une suspension pendant trente-cinq minutes des décollages et atterrissages concernant tous les aéroports a été décidée, lors de la principale épreuve de compréhension orale en langue.
Le rythme urbain a également été modifié. Toutes les administrations, les principaux commerces et la Bourse ont ouvert une heure plus tard pour limiter les embouteillages et permettre aux élèves d’arriver à l’heure aux examens, qui ont commencé à 8 h 40. Les malchanceux néanmoins coincés dans la circulation pouvaient appeler le 112 pour recevoir l’aide des voitures et motards de la police.
Pancartes d’encouragements
La pression qui pèse sur ces lycéens est à la hauteur des espoirs de leurs familles respectives. Leurs parents dépensent souvent une fortune afin de lespréparer au mieux à ces examens qui peuvent leur ouvrir les portes des plus prestigieux campus. Selon des chiffres du ministère de l’éducation, les Sud-Coréens ont dépensé 19 000 milliards de wons (15 milliards d’euros) en 2013 en leçons particulières et cours du soir pour leurs enfants, soit l’équivalent de 1,5 % du PIB du pays.
Une fois dispensés les ultimes conseils, de nombreux parents se précipitaient vers les églises et temples les plus proches pour invoquer une intervention divine. Et des enfants brandissaient des pancartes d’encouragements à destination de leurs aînés à l’extérieur d’un centre d’examen de Séoul.
Chaque année, ces examens relancent le débat sur l’obsession sud-coréenne pour la réussite scolaire, les avantages et les inconvénients d’un système éducatif souvent considéré à l’étranger comme un modèle de méritocratie. Si la concurrence effrénée génère l’excellence, comme en témoignent les résultats desuniversités sud-coréennes dans les classements internationaux, elle engendre aussi des résultats beaucoup moins glorieux, comme un taux élevé de dépressions et de suicides.

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